Monday, July 27, 2009

Quitter la ville: quitter l'absence de quelqu'un qui n'est nulle part aussi absent qu'ici. Est-ce pour la chercher, cette absence, ailleurs? Ou, au contraire, s'agit-il de la quitter, elle aussi; l'abandonner comme la ville, et à la ville, afin de chercher, plutôt, l'absence de cette absence?

Ce qui manque, c'est une présence, dit-on. Une présence qui désormais hante les rêves; une présence absente, à peine quittée au réveil, mais dont ne persiste aucun souvenir sauf celui du manque.

Quitter la ville: s'en absenter. Abandonner l'absence de quelqu'un qui n'est aussi absent nulle part ailleurs. Ici, l'absence est la plus profonde, puisque la douleur qu'elle provoque reste toujours dans l'intimité de cette présence qui n'est plus.

Ailleurs œuvre déjà une autre absence: l'absence de soi à qui manquait une présence; l'oubli du temps et de l'espace de l'absence douloureux. Le vent caresse les feuilles blanches, et la plume écrit en givre.

Je vais quitter la ville. Mon absence y restera encore un instant, inaperçue de personne.

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