rêve

Ils ont fait sortir un livre de mes poèmes. J'en étais tant étonnée comme si c'était vrai. Qui a pu faire tant d'effort de retrouver tous ces poèmes dont moi-même j'avais oublié l'existence? Pourtant, la publication m'a déplût. Le papier était gris-jaune, le genre qui vieillit entre les mains. Couverture souple, grise-bleuâtre, avec un dessin assez simple représentant une fenêtre. 

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Mais n'était-ce un autre rêve: publier sur papier éphémère, sur des feuilles d'un journal, et retrouver les poèmes abandonnés sur un banc, les voir voler avec le vent, s'abattre avec la pluie, se dissoudre dans un flac, se décomposer en d'autres poèmes, ceux du vent, de la pluie, des pas précipités des gens?